Cette année, WWOOF Canada célèbre son 40e anniversaire. Cela fait 40 ans que des WWOOFeurs et WWOOFeuses sont mis en relation avec des hôtes. 40 ans de partage de savoirs, et 40 ans d’histoires vécues. Pour marquer cette étape importante, nous avons décidé de raconter quelques-unes de nos propres histoires. Dans ce témoignage, John Vanden Heuvel, fondateur de WWOOF Canada, revient sur les débuts de l’organisation et sur la manière dont elle est devenue ce qu’elle est aujourd’hui.
Au début des années 1980, nous vivions sur une ferme de 100 acres près de la vallée d’Annapolis, en Nouvelle-Écosse, et nous en étions à nos débuts dans notre aventure de « retour à la terre ».
Alors que nous étions dans une coopérative alimentaire, nous avons rencontré un couple sur le point de retourner au Royaume-Uni. Ils m’ont demandé si je serais intéressé à reprendre une toute jeune organisation qui s’appelait WWOOF Maritimes à l’époque, qui comptait à peine trois ou quatre hôtes. Ce furent les tout premiers pas. À l’époque, j’étais impliqué dans Katimavik, un programme canadien de bénévolat, et j’avais aussi passé près d’un an comme bénévole dans un kibboutz en Israël. J’étais donc déjà très à l’aise avec ce type d’engagement.

Là où WWOOF a commencé, sur notre ferme en Nouvelle-Écosse, avec John & Ingeen, 1985
Au niveau international, WWOOF ne possède pas de maison mère. En 1985, j’ai donc écrit une lettre à WWOOF Royaume-Uni pour leur dire que j’étais en train de lancer WWOOF au Canada. Ils nous ont alors ajoutés en tant que nouvelle organisation nationale WWOOF, tout comme l’avaient fait WWOOF Australie et Nouvelle-Zélande.
À l’époque, tout se faisait par courrier! Pas d’Internet! Tant que l’on respectait les principes de base : des hôtes pratiquant l’agriculture biologique, des bénévoles logés et nourris en échange de 4 à 6 heures de travail par jour… C’était parti!
L’envoi de lettres de présentation à des fermes bio partout au Canada a permis d’attirer de nouveaux hôtes. En contactant aussi des magazines agricoles, on a obtenu plus de visibilité pour expliquer le concept du WWOOFing.
Petit à petit, le nombre d’hôtes a augmenté, tout comme les demandes de bénévoles venant d’Europe, du Japon, des États-Unis et du Canada. Le nom a donc été élargi pour couvrir tout le pays. À l’époque, WWOOF signifiait Working Weekends on Organic Farms (Fins de semaine de travail dans des fermes bio). Lors d’une conférence internationale de WWOOF en Angleterre à laquelle j’ai assisté, le nom est devenu World Wide Opportunities on Organic Farms (Opportunités mondiales sur des fermes biologiques). C’est incroyable de voir comment WWOOF est devenu un véritable mouvement mondial!
Le bouche-à-oreille, entre nos hôtes et de futurs hôtes, ou des WWOOFeurs et leurs amis, a beaucoup aidé à faire croître le réseau au fil des années.

Une page de notre registre des WWOOFeurs et WWOOFeuses, et un WWOOFeur avec nos enfants
Une statistique intéressante qui a fait surface : plus de 65 % des bénévoles étaient des femmes. En l’espace de 30 ans, WWOOF Canada est devenu une organisation reconnue et respectée, jouant un rôle important dans la promotion de l’agriculture biologique à petite échelle au Canada.
En tant que coordonnateur, j’ai rencontré des personnes formidables et vécu des expériences extrêmement positives (qui ont aussi été bénéfiques pour mes trois enfants). Après avoir déménagé à Nelson, en Colombie-Britannique, en 1988, notre nouvelle propriété a elle aussi beaucoup bénéficié de la communauté locale. Cependant, en 2010, après 25 années d’implication, le moment était venu de transmettre cette belle aventure à d’autres, pour qu’ils puissent continuer à faire grandir cette magnifique organisation.
John Vanden Heuvel