Lettre au jardinier : WWOOFing à l’ère de l’éco-anxiété

Un nombre croissant de personnes ressentent aujourd’hui de l’écoanxiété – de l’angoisse et du stress intense liés aux impacts des changements climatiques. Une étude publiée en 2021 dans The Lancet Planetary Health a révélé que près de 60 % des jeunes âgés de 16 à 25 ans étaient très inquiets des effets des changements climatiques, et que plus de 45 % déclaraient que ces préoccupations affectaient négativement leur quotidien¹. L’incertitude que nous traversons quant à l’avenir peut être accablante pour beaucoup d’entre nous.

Mon expérience personnelle n’est pas différente. Malgré des années passées à étudier l’agriculture et les effets des changements climatiques à l’université, j’avais le sentiment de ne pas avoir acquis l’expérience pratique nécessaire pour y faire face une fois diplômée. Je comprenais bien les défis à venir, mais je ne me sentais pas outillée pour les affronter. Je ressentais un profond sentiment d’impuissance.

Par chance, c’est à ce moment précis que j’ai fait la découverte du WWOOFing, et cela a eu un impact profond sur ma vie et ma façon de voir les choses. Il y a quelque chose d’incroyablement stimulant dans le fait de transformer ses pensées en actions. Pour moi, rien n’a apaisé mon anxiété autant que de faire du WWOOFing. Réaliser des tâches concrètes et manuelles m’apportait un profond sentiment d’accomplissement – désherber, nourrir les animaux, tailler les arbres fruitiers – aux côtés d’autres personnes soucieuses de l’environnement, partageant également les mêmes préoccupations que moi. Enfin, je mettais mes valeurs en pratique! Je me sentais  beaucoup mieux. Plus confiante en mes capacités et plus capable, simplement en étant présente et en apprenant quelque chose de nouveau chaque jour.

L’école de santé publique de Yale a mené une étude qui va dans le même sens que mon expérience personnelle : les personnes anxieuses face aux changements climatiques qui s’engagent dans des actions collectives, comme, par exemple, en rejoignant un groupe environnemental, ressentent moins de symptômes liés à la dépression². J’étais également fière de faire partie d’un mouvement apportant de véritables solutions aux changements climatiques. Une étude récente du département de l’Agriculture de la Commission européenne a confirmé que l’agriculture biologique joue un rôle clé dans l’atteinte des objectifs climatiques que le secteur agricole doit atteindre. Au-delà de la protection de la santé, de l’eau et de la biodiversité grâce à la réduction des pesticides, l’agriculture biologique contribue aussi à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à augmenter la séquestration du carbone dans les sols³.

Choisir l’agriculture est un chemin de vie exigeant. Certaines journées peuvent être épuisantes – physiquement et mentalement. Dans ces temps d’incertitude, nous devons nous rappeler que nos petites actions, mises ensemble, peuvent avoir un grand impact. Notre communauté dynamique, bien que dispersée à travers tout le pays, suit le même chemin et partage un lien fort – un engagement commun en faveur d’un avenir durable.

Avec beaucoup d’espoir,
Catherine

Sources

¹ Climate anxiety in children and young people and their beliefs about government responses to climate change: a global survey. 2021. The Lancet, Planetary Health. https://www.thelancet.com/journals/lanplh/article/PIIS2542-5196(21)00278-3/fulltext 
² Collective action helps young adults deal with climate change anxiety. 2022. Yale School of Public Health. https://ysph.yale.edu/news-article/collective-action-helps-young-adults-deal-with-climate-change-anxiety/ 
³ Organic Farming Contributes to Agriculture’s Climate Objectives. 2024. IFOAM Organics Europe. https://www.organicseurope.bio/news/press-release-new-study-confirms-the-leading-role-of-organic-farming-in-contributing-to-agricultures-climate-objectives